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Chers lecteurs, ce mois ci, je voulais mettre à l'honneur la passionnante Catherine du blog culinaire "Catherine Cuisine". J'ai découvert et adoré son blog lors de notre participation au jury de "Recettes de" du mois de février sur le thème Saint-Valentin chic et épicée.

Cette québécoise "pure laine" comme elle se définit, nous fait partager ses délicieuses recettes dans un blog, de surcroît bilingue, magnifiquement illustré depuis août dernier.

Elle a accepté de répondre à mes questions pour S2C et de nous livre en exclusivité sa recette de paleron (ou palette) de veau à l'orange façon osso buco et sa gremolata.

S2C : Bonjour Catherine, tu es née et tu vis au Québec dans la région montréalaise depuis ton enfance, peux-tu nous en dire plus sur toi ?

Catherine : Je suis une (jeune!) quarantenaire et je vis avec mon fils de 13 ans et ma fille de 9 ans. Je travaille dans le domaine de la santé et de la nutrition, auprès d'une clientèle principalement diabétique et des enfants. J'aime mon métier qui me permet d'aider les gens à retrouver le plaisir de cuisiner et à comprendre l'importance qu' a l'alimentation sur notre bien-être.

S2C : Tu as créé "Catherine Cuisine" en août dernier, peux-tu dire à nos lecteurs pourquoi avoir décidé un jour de faire un blog culinaire ?

Catherine : J'avais sincèrement besoin d'un projet personnel et de nouveaux défis. Je ressentais un grand désir de me trouver une passion pour venir briser la routine et le quotidien. J'ai pensé à un blog culinaire car depuis toujours la cuisine et le plaisir de manger sont au centre de ma vie. Aussi, le blog était une excellente façon d'entrer en contact avec des gens qui partagent cette passion pour le monde culinaire. La création et la gestion d'un blog cuisine comportent plusieurs aspects très stimulants, qui sont loin d'être routiniers ! J'adore partir à la recherche de tissus et de vaisselle aux motifs et textures intéressants, naviguer sur le net et fouiller dans mes livres pour des idées de recettes, planifier le stylisme et les photos, travailler les images, rédiger mes textes, corriger mes fautes, travailler mon bilinguisme, mettre en ligne mon article fraîchement pondu et ressentir la fierté du travail bien fait, et finalement échanger avec mes lecteurs… Tout est agréable et jamais pareil!

S2C : Peux-tu nous décrire ton blog, quelle est sa ou ses spécificités ?

Catherine : Avec Catherine Cuisine, je cherche à mettre les gens en appétit. Je veux leur donner envie de faire mes recettes, et je ne cherche pas à les impressionner avec des techniques impossibles et des ingrédients introuvables… La photo et l'esthétique prennent une très grande place dans la façon dont je publie mes billets. Je veux que ce soit beau ! Au niveau du choix des recettes, je mets TOUT ce qui m'inspire, de l'entrée au dessert, du léger au riche, du traditionnel à l'actuel… Je veux que ce soit varié pour ne pas me limiter à un type de plat ou recette. J'aime les associations de saveurs qui surprennent un peu, la cuisine aux épices, les herbes fraîches, les agrumes, les mijotés et les desserts réconfortants, un brin rustiques.

S2C : Quelles sont tes principales sources d'inspiration ?

Catherine : Mes sources d'inspiration sont très diversifiées. Je regarde énormément de shows de cuisine à la télé, autant québécois qu'étrangers. Je suis une grande fan de Josée Di Stasio, une animatrice et styliste culinaire d'ici, dont les livres et les émissions de recettes ont probablement autant influencé les habitudes alimentaires des Québécois que ceux de Jamie Oliver chez les Britanniques. Je suis évidemment en adoration devant Jamie, qui réinvente et qui simplifie tout, tout en fraîcheur. Du côté américain, j'aime beaucoup les recettes raffinées et stylées de Martha Stewart. J'aime les chefs actuels, sans prétention, qui gardent les choses simples tout en nous proposant des mariages et des plats étonnants. Je suis moins impressionnée par les GRANDS chefs qui maîtrisent les techniques très précises, de façon rigide et sans grande créativité, coincés qu'ils sont dans leurs traditions. Depuis quelques temps, en fait depuis que j'ai un blog, les créations des autres blogueurs m'inspirent beaucoup, et j'apprends beaucoup de mes discussions avec mes collègues.

S2C : Peux-tu nous parler de la cuisine québécoise, ses spécialités, ses produits , son origine ?

Catherine : Qu'est-ce que la cuisine québécoise ? Difficile de répondre à cette question… Notre cuisine est peut-être moins bien "établie" que la vôtre au plan gastronomique, pour des raisons historiques, mais elle est en constante évolution. Le fait de ne pas avoir de traditions bien définies fait en sorte que nous nous sentons libres de créer et de tout réinventer en cuisine. Une véritable métamorphose de nos habitudes alimentaires s'est produite depuis, je dirais, les 25 dernières années. Nous avons une grande ouverture sur le monde, peut-être sous l'influence de nos nouveaux arrivants, et sommes constamment à la recherche de nouvelles saveurs.

Il faut avoir en tête que les premiers colons français venus s'établir ici venaient de toutes les régions de la France. Ils ont dû s'adapter au rude climat québécois. Par la suite, il y a eu la conquête par les anglais. Je ne suis pas historienne, mais c'est clair que nos traditions culinaires ont beaucoup été influencées par les anglais, par le froid et aussi par le fait de vivre très modestement et de devoir nourrir de grandes familles. Nous aimons les mijotés et sommes de grands amateurs de soupes et potages, encore aujourd'hui. Plusieurs personnes âgées trouvent inconcevable de ne pas avoir une soupe servie avant le repas principal. Les légumes racines et d'automne ont toujours été à la base de nos recettes : pommes de terre, chou, carotte, rutabaga, petits pois.

Nous aimons toujours nos plats traditionnels souvent à base de porc, et parfumés d'épices comme le piment de la Jamaïque, la muscade, le clou et la cannelle. Nous cuisinons le le ragout de boulettes de porc principalement dans le temps des fêtes. Beaucoup de gens y ajoutent des morceaux de jarret de porc qu'on appelle "pattes de cochon". Ce plat est costaud et est parfumé avec du clou de girofle. Nous avons aussi la tourtière, qui est une tourte à la viande épicée. Dans certaines régions, comme au Saguenay et au Lac-St-Jean, la tourtiere est préparée dans un énorme plat et est remplie de cubes de viandes (porc, bœuf, souvent du gibier) et de pommes de terre. On peut la faire cuire pendant toute une journée à feu doux, jusqu'à ce que la viande soit fondante. C'est délicieux ! Il y a aussi la tourtière "standard" préparée dans une assiette à tarte, et garnie de viande hachée cette fois. C’est encore un plat de fête, mais que plusieurs mangent régulièrement, surtout l'hiver, et souvent accompagné d'un ketchup maison et de marinades.

Nous sommes de grands amateurs de sucre en général. Nos desserts très sucrés sont souvent à base de cassonade et de produits de l'érable, ou de mélasse. De nos jours, l’habitude de finir le repas avec un dessert sucré n’est plus aussi présent qu’autrefois.

Depuis toujours les classiques américains font partie des nôtres (brownies, tarte aux pommes, cheesecake, burgers, gâteau aux carottes (que vous appelez carrot cake !) etc…).

Certains diront que la poutine est notre mets national, mais je ne suis pas d'accord du tout. La poutine est une portion généreuse de frites sur laquelle on dépose du fromage cheddar en grains (fromage cheddar non affiné, vendu en grains et habituellement jamais réfrigéré car frais du jour !). On arrose le tout de sauce industrielle brune très chaude. Le fromage ne doit pas fondre complètement. C' est toute une science! C'est très bon, mais c'est du fast food, et ça n'existait pas il y a 40 ans… C'est typique du Québec et les touristes en raffolent comme nous ! Aujourd’hui la poutine se réinvente, devient glamour, est parfois garnie de foie gras ou de canard confit… la sauce en sachet est troquée pour des sauces au vin ou au fond de veau dans les restos chics….

Le bagel et les sandwiches au smoked meat (viande fumée) apportés par les immigrants juifs font maintenant partie de nos classiques. Les spaghettis des Italiens se sont métamorphosés en spaghettis québécois : chaque famille a sa recette de sauce à "spagat" avec sauce tomate, viande hachée et une variété de légumes, herbes et épices. Chacun est convaincu que sa sauce est la meilleure. J'ai lu quelque part que le spaghetti (ici on dit "le" spaghetti et non "les" !) était le repas le plus fréquemment consommé par les Québécois. Nous avons aussi le "pâté chinois" (plusieurs légendes tentent de trouver l'origine mystérieuse de ce nom étrange…) qui est en quelques sorte un hachis parmentier avec un étage de maïs entre la viande et la purée de pommes de terre. Le spaghetti et le pâté chinois sont des repas familiaux sans prétention très très courants.

S2C : Pour toi, quels sont les aromates, les épices indispensables dans une cuisine ?

Catherine : Côté épices, j'aime beaucoup le cumin. J'aime aussi les sauces pimentées, comme le sambal olek que je mets un peu partout. L'oignon est à la base de toute recette salée, ou presque… il est indispensable !

S2C : Si je viens dîner chez toi, que me prépares-tu ?

Catherine : Ça dépend vraiment des saisons, mais si c'était ce week-end, je te préparerais un repas indien, avec plusieurs plats directement sur la table, du pain naan maison, du poulet au beurre, des pakoras, etc. Ou la même chose version Turque : pilaf, kofte, pain, plats en sauce bien relevés… et en dessert une mousse ou une tarte à l'érable avec un thé épicé à l'indienne!

S2C : J'en ai l'eau à la bouche, et si tu m’emmènes dîner à l'extérieur, quel restaurant ou spécialité me fais tu découvrir?

Catherine : Je te ferais découvrir la merveilleuse soupe mexicaine aux tortillas frites… Un beau bouillon de tomate chaud et épicé, dans lequel on a déposé des lanières de tortillas de maïs frites encore un peu croquantes sous la dent, et un peu de fromage frais mexicain sur le dessus, un délice!

S2C : Miam, miam, je crois que je vais prendre un billet d'avion pour le Québec ! Sinon, lors de tes voyages, quel a été ton meilleur souvenir culinaire ?

Catherine : Le homard fraîchement pêché du Maine, sur la Côte Est américaine, où je vais régulièrement pour les superbes plages…

S2C : Pour finir, en cuisine et/ou pâtisserie, tu craques pour :

Catherine : Côté salé : les plats épicés, les viandes fondantes, le poulet rôti, les asperges, un bon pain avec du beurre salé (toujours salé ici !)

Côté sucré : le citron, la framboise, le fruit de la passion, le caramel, la vanille et l'érable.

J'aime les mousses, les crèmes et les gâteaux type "pause café" très moelleux.

S2C : et tu détestes :

Catherine : Je ne suis vraiment pas fan de prosciutto et autres jambons crus (sauf s'ils sont cuits et croustillants) et des charcuteries au goût trop " viandeux".

S2C : Catherine, un grand merci pour nous avoir consacré autant de temps pour cet interview instructif, passionnant et pour nous avoir donné envie de découvrir ou redécouvrir ton pays côté cuisine.

Cher lecteur, je vous laisse maintenant dévorer des yeux la recette de Catherine : un paleron de veau à l'orange façon osso buco et sa gremolata, parfumé et fondant à souhait.

Et, si comme moi, cette recette vous donne envie, allez visiter sans plus tarder son blog Catherine Cuisine pour faire le plein de recettes colorées et gourmandes.

Vous pouvez aussi suivre les aventures culinaires de Catherine sur sa page Facebook

Recette de paleron (ou palette) de veau à l’orange façon osso buco et sa gremolata de Catherine de "Catherine Cuisine"

Paleron de veau à l'orange façon osso buco et sa gremolata de Catherine de "Catherine Cuisine".

Paleron de veau à l'orange façon osso buco et sa gremolata de Catherine de "Catherine Cuisine".

Ingrédients pour 6 personnes :

  • 1,5 kg de paleron (ou palette) de veau,
  • 75 g de farine assaisonnée de sel et de poivre,
  • 45 ml (3 cuil. à soupe) d’huile d’olive,
  • le zeste et le jus d’une orange,
  • le zeste d’un citron,
  • 1 gousse d’ail hachée,
  • 1 gros oignon haché assez finement,
  • 2 carottes en petits dés,
  • 2 branches de céleri en petits dés,
  • 5 ml d’herbes de Provence,
  • 1 feuille de laurier,
  • 250 ml de vin blanc sec,
  • 250 ml de bouillon de volaille,
  • 800 ml de tomates italiennes en conserve,
  • sel et poivre au goût.

pour la gremolata :

  • 4 cuillère à soupe de persil plat haché,
  • zeste d’une orange,
  • zeste d’un citron,
  • 1 gousse d’ail hachée finement.

Paleron de veau à l'orange façon osso buco et sa gremolata de Catherine de "Catherine Cuisine".

Paleron de veau à l'orange façon osso buco et sa gremolata de Catherine de "Catherine Cuisine".

Préparation de la recette :

  1. Préchauffer le four à 300 F / 150°C.
  2. Couvrir la viande d’une fine couche de farine (assaisonnée de sel et de poivre). Faire chauffer les 45 ml d'huile d’olive dans une cocotte d’assez bonne dimension, et y faire dorer la viande quelques minutes, jusqu’à ce qu’elle soit bien colorée de tous les côtés.
  3. Mettre la viande de côté, et dans la même cocotte, déposer l’ail, les herbes, l’oignon, les dés de carotte, le céleri, et les zestes (orange et citron). Chauffer 5 minutes pour bien attendrir les légumes, jusqu’à ce qu’ils soient légèrement dorés.
  4. Déglacer avec le vin blanc. Laisser réduire 5 minutes.
  5. Ajouter le bouillon, le jus d’une orange, le laurier , les tomates et leur jus. Y déposer le veau et couvrir. Mettre au four à 300 F / 150°C pour 3 ½ - 4 heures, ou jusqu’à ce que la viande se détache de l’os.
  6. Pendant ce temps, préparer la gremolata, en mélangeant tout simplement tous les ingrédients ensemble dans un petit bol. Couvrir et réserver au froid. Cette petite garniture fraîche se sert sur l’osso buco au moment de servir.
  7. Retirer la viande de la sauce, et jeter les os et le gras. Remettre la viande dans la sauce. Servir sur un nid de pâtes.

Bon appétit !

NB : la palette est une partie de l’épaule qui a l’avantage d’être une pièce très tendre et fondante, à bien meilleur prix que les jarrets normalement utilisés dans l’osso buco. La palette de veau est aussi beaucoup moins grasse que la palette de bœuf..

Paleron de veau à l'orange façon osso buco et sa gremolata de Catherine de "Catherine Cuisine".

Paleron de veau à l'orange façon osso buco et sa gremolata de Catherine de "Catherine Cuisine".

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